Max Jacob est un poète, romancier, essayiste, épistolier et peintre français né le 12 juillet 1876 à Quimper et mort le 5 mars 1944, emprisonné au camp de Drancy (Seine-Saint-Denis). Le départ est un poème évoquant le regret d'avoir quitter son environnement et entourage natal , la ou il se sentaient confortable.
Le Départ
Adieu l'étang et toutes mes colombes
Dans leur tour et qui mirent gentiment
Leur soyeux plumage au col blanc qui bombe
Adieu l'étang.
Adieu maison et ses toitures bleues
Où tant d'amis, dans toutes les saisons,
Pour nous revoir avaient fait quelques lieues,
Adieu maison.
Adieu le linge à la haie en piquants
Près du clocher ! Oh ! que de fois le peins-je -
Que tu connais comme t'appartenant
Adieu le linge !
Adieu lambris ! Maintes portes vitrées.
Sur le parquet miroir si bien verni
Des barreaux blancs et des couleurs diaprées
Adieu lambris !
Adieu vergers, les caveaux et les planches
Et sur l'étang notre bateau voilier
Notre servante avec sa coiffe blanche
Adieu vergers.
Adieu aussi mon fleuve clair ovale,
Adieu montagne ! Adieu arbres chéris !
C'est vous qui tous êtes ma capitale
Et non Paris.
Max Jacob (1876-1944), Le laboratoire central, 1921
Adieu l'étang et toutes mes colombes
Dans leur tour et qui mirent gentiment
Leur soyeux plumage au col blanc qui bombe
Adieu l'étang.
Adieu maison et ses toitures bleues
Où tant d'amis, dans toutes les saisons,
Pour nous revoir avaient fait quelques lieues,
Adieu maison.
Adieu le linge à la haie en piquants
Près du clocher ! Oh ! que de fois le peins-je -
Que tu connais comme t'appartenant
Adieu le linge !
Adieu lambris ! Maintes portes vitrées.
Sur le parquet miroir si bien verni
Des barreaux blancs et des couleurs diaprées
Adieu lambris !
Adieu vergers, les caveaux et les planches
Et sur l'étang notre bateau voilier
Notre servante avec sa coiffe blanche
Adieu vergers.
Adieu aussi mon fleuve clair ovale,
Adieu montagne ! Adieu arbres chéris !
C'est vous qui tous êtes ma capitale
Et non Paris.
Max Jacob (1876-1944), Le laboratoire central, 1921